Léonie d'Aunet

Léonie d'Aunet naît à Paris en 1820. En 1839, elle participe avec son futur mari, le peintre François-Auguste Biard, à une expédition scientifique au Spitzberg. Elle a dix-neuf ans, de la grâce, du tempérament. Il en faut pour braver ainsi les périls d'un voyage dans les glaces de l'océan arctique et les conventions prévalant dans la France de Louis-Philippe. Une femme? Au Sptizberg? Mais oui. Après un voyage à travers l'Europe septentrionale, le couple, parvenu à Hammerfest, en Norvège, embarque à bord de la corvette La Recherche. Les conditions sont difficiles, les paysages saisissants. La jeune femme souffre du froid et le retour à cheval dans les marais de Laponie pourrait lui faire passer le goût des voyages. La vieille Europe lui tend pourtant des pièges plus inextricables. Elle épouse Biard en 1840, devient l'idole des cénacles et des salons parisiens. Elle y rencontre Victor Hugo qui trouve en elle «la grâce à la force unie». Biard les fait prendre en flagrant délit d'adultère en 1845. Léonie est jetée en prison. Elle perd la garde de ses enfants. Sa peine commuée, elle est placée dans un couvent dont elle sort en décembre 1845. L'égérie devenue paria se met à écrire des articles de mode pour diverses revues. Son Voyage d'une femme au Spitzberg paraît en 1854. «À mon sens, écrire un voyage, c'est faire le portrait des pays qu'on parcourt (...)» y écrit-elle. Le succès est retentissant. Elle signe aussi des romans et une pièce de théâtre avant de mourir en 1879.